28 juin 2022

Mon premier opéra

Mon premier opéra à Lyon a été une belle expérience. Je suis allez voir Shirine, « une histoire d’amour impossible riche de rebondissement et de péripéties. » Mise en scène par Richard Brunel, cette création mondiale écrite par le romancier Atiq Rahimi (prix Goncourt 2008) a attiré mon attention. Je voulais découvrir cette œuvre inédite et par là même, côtoyer le monde de l’Opéra. Un univers qui jusqu’à ce jour m’étais totalement inconnu. Lorsque vous arrivez à l’Opéra National de Lyon, la première chose qui vous surprend c’est le décor des lieux.

Le décor de l’opéra

Le bâtiment de l’Opéra National de Lyon interpelle par son architecture et son décor. Il vous dit clairement : « Je ne suis pas un édifice ordinaire. » D’ailleurs, à Lyon, la célèbre terrasse de l’Opéra, ainsi que ces huit muses au-dessus du bâtiment, forcent inévitablement la curiosité et pousse à en savoir plus. J’ai donc décidé de m’y rendre pour prendre le billet de mon premier opéra.

Ça y est, c’est fait, je suis à l’intérieur de l’Opéra National de Lyon, et loin devant moi se trouve l’accueil. Je me suis dit : « C’est super ! » Mais, laissez-moi un instant pour admirer ce lieu. Une minute de silence s’il vous plaît… Sérieusement ! Ce n’est pas rien ! C’est ma première fois à l’Opéra. C’est mon premier opéra. Deux couleurs stimulent votre cerveau et captent votre regard à l’Opéra de Lyon : le rouge et le noir. Pas de couleur vive et aucune dorure visible à première vue. Mais pourquoi ces couleurs ?

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Maquette de l’Opéra National de Lyon pour Peinture fraîche festival. Crédit : Le blog de Désirée Bozou

Le noir d’abord

Le noir suggère la discipline et le sérieux. (Entre parenthèses à l’opéra l’heure, c’est l’heure !). Il pourrait aussi suggérer le luxe, la classe, l’élégance et le mystère. Cette couleur et sa symbolique rejoignent les idées avancées par certaines personnes à propos de l’opéra. Par exemple : « l’opéra est destiné à une élite aristocratique, aux nobles et aux bourgeois. L’opéra est réservé à ceux qui savent distinguer les chefs-d’œuvre des ouvrages mineurs, etc. » Laissez-moi vous dire que cela a bien changé aujourd’hui, même si bien évidemment, seuls ceux qui ont une appétence pour l’art en général et « les connaisseurs » dépensent de l’argent pour voir un opéra.

Le rouge ensuite

Je pense à la passion lorsque je vois le rouge. Et plus précisément dans cet opéra, les lumières sont de couleur rouge tout comme celle du péristyle à l’extérieur. Est-ce une invitation à se laisser conduire par le feu ardent de nos émotions et la vigueur de nos passions ? L’usage de la couleur rouge a pour but peut-être de donner un ton solennel, et un caractère exceptionnel au cadre.

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Mon billet d’entrée. Crédit : Le blog de Désirée Bozou

Je prends mon billet d’or pour mon premier opéra

Je prends mon billet, par contre, une question se pose : « Comment choisir ma place ? ». Balcons, parterre, loges ou galerie ? Je me dis, c’est une première fois, demande des conseils. La femme à l’accueil est sympathique. Elle me donne des informations et me conseille. Tout se passe bien.

Le jour du spectacle venez pile à l’heure

J’aurai dû lire des articles sur ce qu’il ne faut pas faire à l’opéra. Pourquoi ? Parce que venir avant l’heure permet d’éviter des surprises. En effet, je suis arrivée deux minutes après le début du spectacle. À l’Opéra, on ne badine pas avec l’heure. L’heure, c’est l’heure. Premièrement, j’ai dû attendre quelques minutes pour rentrer dans la salle. Deuxièmement, on a dû me faire changer de place. Je me suis assise finalement au niveau des galeries à l’étage. C’était bon pour moi, mais mieux vaux arriver avant l’heure, pour prendre le temps de se poser et de souffler. Maintenant, découvrons la scène. De quoi s’agit-il ? 

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L’affiche de Shirine, création mondiale commande de l’Opéra de Lyon. Crédit : Le blog de Désirée Bozou

Le contenu du spectacle

Il s’agit de l’histoire de Shirine, une œuvre inédite mise en musique par le compositeur Thierry Escaich sur le livret du romancier Atiq Rahimi et mis en scène par Richard Brunel. De nombreux événements jalonnent l’histoire : infidélité, pouvoir, trahison et mensonges. Shirine princesse d’Arménie tombe éperdument amoureuse du roi Khosrow, mais repousse ce dernier. Il épousa alors Maryam, fille d’un empereur qui l’aide à récupérer son trône.

La princesse Shirine apprend la nouvelle. Elle est triste et « se consume dans la solitude ». « L’aimance est une errance ». Quelque temps plus tard Farhâd, un sculpteur, est amoureux d’elle. Informé de cette idylle amoureuse, le roi Khosrow est jaloux. Il envoie alors quelqu’un annoncer la mort de Shirine à son rival. Désemparé par la nouvelle, Farhâd met fin à ses jours. Après cette manigance, le roi Khosrow perd lui aussi sa femme. Shirine et le roi Khosrow se retrouvent. Mais Chiroya, le fils de Khosrow, s’oppose à cet amour et tue son père. Totalement éprouvée par ce parricide, Shirine met également fin à ses jours lorsqu’elle découvre le corps sans vie de son bien-aimé. L’histoire prend fin sur cet événement tragique.

L’atmosphère de la scène

Le registre de langue, le style, l’univers sonore, l’harmonie et l’unité d’action entre les acteurs et l’orchestre, traduisaient la beauté d’une civilisation et la majesté d’un monde qui n’est plus. J’ai été émerveillée par la justesse, la délicatesse, la précision et l’exactitude de l’orchestre prompt à traduire en musique, chaque action et chaque émotion. Tous ces éléments font de l’opéra un art complet. Cela m’a permis de passer un moment inoubliable, de vivre une expérience artistique unique et d’avoir un plaisir esthétique hors du commun. À la fin de la scène, j’ai ressenti une vive émotion face au tonnerre d’applaudissements du public.

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Ovation des acteurs à la fin du spectacle dans la grande salle de l’Opéra National de Lyon. Crédit : Le blog de Désirée Bozou

Retour d’expérience sur mon premier opéra

Voulez-vous une critique sur le fond de cet opéra de Thierry Escaich ? L’amatrice que je suis ne saura combler votre désir. Parlons de mes observations. À travers cette expérience, j’ai remarqué que les scènes d’opéra font appel à la sensibilité, la mémoire, la réflexion, l’imagination, l’esprit critique et l’attention.

En effet, il faut suivre attentivement les actions, afin de ne rien rater. Si vous avez un degré d’attention faible, 1 h 45 min de scène sans entracte peut, être une rude expérience pour vous. Une petite astuce utilisée durant le spectacle Lyon née de la lumière m’a permis de rester attentive. Toutefois, j’avoue qu’à la fin de cette scène d’opéra, je me suis malgré tout posé des questions sur mon degré d’attention.

Je crois que c’est un sujet important à creuser, surtout en cette civilisation du poisson rouge, où l’inattention prend de l’ampleur ; car notre attention est sollicitée en permanence par les réseaux sociaux et une multitude de médias. Mon premier opéra à Lyon a été très enrichissant. C’est une agréable première fois. Je compte bien y retourner pour voir cette fois les coulisses de l’Opéra National de Lyon ! Et très certainement un ballet, un récital ou un concert de l’orchestre.

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